• Il y a une artiste que j'aime beaucoup pour sa pluralité c'est Kimiko Yoshida.
    C'est une photographe de talent japonaise, qui au travers de ses séries d'autoportraits, incarne une mariée paradoxale et célibataire, et nous laisse entrevoir une suite d'identités, une multiplicité de réflexions liées aux identifications, à la transformation, à l'unicité et à l'universalité.

    "Mon travail récent, intitulé Intangibility, porte sur une série d'autoportraits entre visibilité et invisibilité, entre apparition et disparition, entre apparence et abolition. Je cherche, à partir de la philosophie du zen, à montrer le regard de l'esprit."

    l'identité est un fantasme, une projection imaginaire, elle n'est qu'un feuilletage d'emprunts identificatoires successifs

    "En regardant vers la monochromie, là où se déterminent les significations du diaphane, de l'immatériel ou de l'intangible, chacun de mes autoportraits se présente comme une émergence, un effacement. Cette représentation paradoxale d'une figure qui tend à disparaître, s'évanouir ou se fondre dans la monochromie vise à un impossible, une impuissance, une précarité. C'est cet effet d'incomplétude qui rejette la signification ultime de l'image dans un au-delà de l'image. Il y a là une ambiguïté qui tient à cette distance incomblable entre le regard et son objet, à cet abîme où se découvre et s'assombrit la signification de toute représentation. Mon art ne porte pas sur l'identité, mais sur l'identification. La question qui se pose n'est pas : « Qui suis-je ? », mais plutôt : « Combien suis-je ? » Au total, je regarde mon autoportrait avec une sorte d'inquiétude comme une pure image, c'est-à-dire comme une puissance fascinatoire et terrible, que sa signification projette hors d'elle-même.".

    Kimiko Yoshida ou ses mille facettes.


    Après avoir quitté le Japon, profondément marquée par la place qui y réservée aux femmes, Kimiko Yoshida s'installe en France dès 1995, où elle se concentre sur des séries d'autoportraits qui étudient les relations entre sa culture d'origine et les cultures auxquelles elle ne cesse de s'exposer. Elle se considère comme une réfugiée usant du masque, comme moyen de survie et médium pour s'intégrer aux différentes cultures, se forgeant de multiples identités à partir de celle qui transparaît et disparaît derrière les masques. Elle réalise, pour cela, des photos de « mariées célibataires » où se défait mais à l'envers, la hantise de la petite fille horrifiée qui découvrit la servitude ancestrale du mariage arrangé et le destin humilié des femmes japonaises.

    Avec les significations nouvelles que j'ai gagnées en changeant de culture, avec la liberté que m'autorisent la langue et les structures de la pensée françaises, je réalise aujourd'hui des photos de « mariées célibataires » où se défait, mais à l'envers, la hantise de la petite fille horrifiée qui découvrit la servitude ancestrale du mariage arrangé et le destin humilié des femmes japonaises. Comment oublier cette confidence de ma mère quand j'avais huit ans et qui me fit tellement horreur ? Je découvris soudain que mes parents s'étaient vus pour la première fois le jour du mariage qui avait été intégralement arrangé par leurs familles respectives. Aujourd'hui, en une succession de figures sans doute conjuratoires, j'incarne une mariée paradoxale, intangible et célibataire, aux identités simultanément dramatiques, fictives, subtiles, parodiques et contradictoires. Dans une sorte de dépassement de ce qui fut mon expérience de créatrice de mode à Tokyo, je crée toutes sortes d'autoportraits quasi monochromes pour mettre en scène le mariage virtuel de la mariée célibataire, tour à tour veuve, cosmonaute, chinoise, manga, égyptienne, etc.

    Kimiko Yoshida ou ses mille facettes.

    Je laisse le lien vers son site :
    Site officiel de Kimiko Yoshida
    Personnellement je suis folle de la serie des autoportraits 2006 surtout "The green tea bride".

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  • Noriko Mizokawa est une jeune japonaise originaire d'Osaka, qui vit en France depuis 2004 et qui fait des tableaux de nus féminins absolument fabuleux. Elle n'est pas trop connu en France hélas mais elle mérite qu'on parle d'elle.
    J'adore l'originalité des formes et surtout les couleurs qu'elle emploie. Le sépia mélé au noir qui accentue la forme du nu c'est génial et puis il y a des traits plus fins comme en calligraphie qui n'oublient pas les origines de cette artiste et rappellent la touche "estampe" (façon Hokusai )réussi qui intensifient le nu et ce mélange est absolument réussi..
    Elle a réussi a faire vivre le coté ancestral du Japon et le moderne de l'occident.
    Le nu est une des premières formes qu'on voit en peinture, mais ce que j'aime chez elle c'est le coté sensuel qu'elle donne tout en restant trés sobre. J'aime le mélange des huiles qui crée les ombres chaudes du corps, j'aime les pauses de ces corps qui sont parfois lassives enfin si vous voulez en voir plus vous pouvez aller sur ce blog il y a quelques unes de ses oeuvres.

    Les nus de Noriko Mizokawa

    Noriko Mizokawa dit qu'elle aime prendre du temps pour achever un tableau, elle vit avec lui, comme son enfant. Elle le regarde, elle l'observe tous les jours en mettant des lignes et des couleurs.

    " Je ne peux pas m'exprimer en public, mais voyez mes peintures! Elles sont mes représentantes" dit-elle.
    Source: artmichiko.com

    Les nus de Noriko Mizokawa


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